ACTUALITÉ
Il a suffi d’un incident, somme toute assez grave, pour que la question du travail des contrôleurs aériens revienne sur le devant de la scène aéronautique. Un Airbus a failli se poser sur un DR400. Le rapport du BEA est particulièrement sévère, pointant une absence de conscience de la sécurité des vols. Un propos très agressif.
C’est l’incident qui a relancé le sujet des contrôleurs aériens, de leurs présences au travail, du service qu’ils rendent – contre salaire – à la nation et de la sécurité des vols.
Le 31 décembre 2022, sur l’aérodrome de Bordeaux Mérignac, un Airbus A320 d’easyJet a bien failli se poser sur la piste 23 alors que celle-ci était déjà occupée par un DR400 attendant une consigne du contrôleur pour décoller. Dans les faits, le DR400 a été autorisé à s’aligner après le décollage d’un A321, l’Airbus easyJet est, lui, aligné sur l’ILS 23. Le contrôle est bien occupé avec divers trafics VFR et donne l’autorisation d’atterrir, « oubliant » le DR400. Le pilote, avec une présence d’esprit incroyable, prévient le contrôle de sa présence et ordre est donné à l’Airbus de remettre les gaz, ses pilotes n’avaient vraisemblablement pas vu le DR400. L’Airbus a survolé le DR400 à près 178 pieds, mais il était naturellement plus bas avant sa remise de gaz.
Le BEA, comme à son habitude, a pris en compte tous les éléments. Son analyse comporte des détails techniques que l’on ne peut changer : le DR400 n’était pas visible sur le seuil de piste, les pilotes de l’Airbus ne l’ont donc pas vu, ils étaient, comme le souligne le rapport, concentrés sur le point d’aboutissement. Le document s’intéresse aussi au travail du contrôleur au moment de l’incident. […]