Avec les périodes de froid que nous avons traversées récemment il est temps pour nous de reparler de givrage, ennemi mortel du pilote d’aéronef. Nous allons voir ensemble quels dangers présente le givrage, à quoi est-il dû et comment le vaincre ou l’éviter. Nous n’aborderons pas ici le givrage carburateur, ce dernier étant lié, en plus des conditions météorologiques, à des conditions « mécaniques » comme la dépression créée dans les cornets par effet Venturi. Le givrage aéronautique est entendu comme l’accrétion de glace sous différentes formes sur l’appareil, résultant ainsi en une dégradation des performances aérodynamiques ou une mise en panne des systèmes. Comment de la glace peut-elle se former sur un avion alors que nous sommes en l’air ? Si l’avion traverse de la glace en l’air, cette dernière, solide, ne devrait pas particulièrement accrocher sur l’appareil. L’eau liquide, comme la pluie, ne fait quant à elle que ruisseler et ne présente qu’un danger modéré. Nous connaissons tous les trois grands états de la matière que sont le solide, le liquide et le gazeux. Basiquement la différence se fait en fonction de l’agitation des molécules due à une température et à une pression données (il existe d’autres états plus exotiques, mais leur présence s’explique par des conditions particulières ou des matériaux spécifiques qui ne concernent pas notre sujet). Cependant, il en est un qui nous intéresse ici. La surfusion est un état transitoire de la matière lorsqu’un liquide très pur refroidi. S’il n’est pas perturbé, il va voir sa température s’abaisser en deçà de sa température de solidification. Dans le cas de l’eau, qui nous concerne aujourd’hui, cela se traduit par la présence d’eau liquide à des températures inférieures à 0° Celsius. On parle d’eau en état de surfusion. Je laisse les plus curieux se tourner vers l’Internet mondial pour trouver des expériences d’eau en surfusion à faire chez soi, c’est assez simple et doucement spectaculaire.
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