L’aéronautique manque de personnel. D’un point de vue global, les chiffres du Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS) indiquent un besoin de 25 000 postes dans l’industrie et de la construction pour cette année. Le secteur de l’aviation générale, moins connu du grand public, mais tout aussi stratégique par certains aspects, est également en recherche d’un grand nombre de personnel. L’aviation générale, légère et de loisir n’échappe pas à cette logique. Elle doit face à une forme de concurrence de la part de cette grande aviation qui propose souvent des postes et des carrières plus attractifs. Le Groupement des Industriels et Professionnels de l’Aviation Générale (GIPAG France) et avec le soutien de l’Organisme pour la Sécurité de l’Aviation Civile (OSAC), a lancé une étude sur les besoins en personnels de l’aviation générale, de la petite aviation commerciale et des sociétés de travail aérien. Une quarantaine d’entreprises ont répondu : compagnies aériennes, écoles de pilotage, atelier de maintenance, exploitants d’hélicoptères, etc. Cette enquête détaille l’activité, le profil des salariés recherchés et le nombre de postes. Les résultats sont édifiants : comme pour l’industrie, toutes les sociétés qui ont répondu sont en recherche active de collaborateurs et de cadres pour accompagner leur développement. De surcroît, la plupart d’entre elles ne sont pas adhérentes au GIPAG France.
De nombreux métiers concernés. Les besoins couvrent un large panel de métiers et de secteurs : mécaniciens (B1 et B2), responsables qualité/conformité, magasiniers, techniciens composite, peintres, pilotes professionnels, ingénieurs en R&D, ingénieurs support client, secteur des méthodes, etc. Les recherches portent sur des profils expérimentés ou juniors. La principale demande des responsables des ressources humaines est simple : tous doivent avoir naturellement un goût prononcé pour l’aéronautique et la volonté d’y faire carrière. Plus d’une centaine de postes sont à pourvoir.
Méconnaissance du public. Les sociétés qui ont répondu à ce questionnaire sont confrontées à deux facteurs qui peuvent entraver leur recherche : la méconnaissance du grand public, et notamment des parents de l’univers de l’aviation générale, mais également une attractivité moins forte de ce secteur face aux grandes entreprises de l’industrie, de la construction ou du travail aérien. Et pourtant, la typologie des activités et la diversité des tâches proposées dans ces entreprises de l’aviation générale préservent de la monotonie d’une activité professionnelle. C’est un argument qui revient souvent dans les propos des jeunes employés dans ces sociétés. Le cadre de travail est à dimension plus humaine, la notion de compagnonnage y est tout autant développée (voire plus) que dans de plus grandes entreprises du secteur aéronautique. Le salarié impliqué accède plus facilement à des responsabilités, notamment celle qui permet l’approbation pour remise en service (APRS) des aéronefs. Cette signature est un engagement fort du titulaire de cette qualification qui atteste que l’appareil a été parfaitement réparé (ou entretenu) dans les règles et qu’il peut reprendre les vols.
Constructeurs, écoles de pilotages, sociétés de travail aérien : faire connaître leurs besoins. Le secteur de l’aviation générale du GIPAG France regroupe des écoles qui forment les pilotes de ligne de demain, mais également des ateliers qui entretiennent les avions dédiés à la formation, que ce soit en club (secteur associatif) ou en école. Il rassemble également des constructeurs, des sociétés de travail aérien pour le recueil de données en vue d’aménager le territoire. Ces dernières interviennent également pour la surveillance des pêches, celle des gazoducs et autres pipe-lines. La vocation du GIPAG France est de faire connaître ces besoins, d’expliquer les contextes, les enjeux, cela, lors de journées portes ouvertes, mais également au travers des réseaux sociaux et des salons nationaux ou régionaux.