Comme on pouvait s’y attendre, compte de tenu de la reprise du transport aérien, Air France relance sa filière Cadet. Le besoin de la compagnie est pour Air France et Transavia d’environ 500 pilotes par an, à 100 pilotes près… Ces besoins sont couverts par les différentes filières de recrutement : professionnelle, militaires et les filières dites longues que sont les Cadets et les élèves de l’École nationale de l’aviation civile (ENAC). Pour cette nouvelle saison de recrutement, les objectifs sont, pour ces dernières filières, les mêmes que l’an dernier : 80 cadets pour 20 diplômés de la filière EPL de l’ENAC. Un petit calcul montre que la filière longue représente 1/5 eme des besoins, par ailleurs, celle des militaires reste modeste, l’institution souhaitant plutôt garder ses ressources peut-être un peu plus longtemps.
Toutefois, en proposant 80 postes de Cadets, Air France sait parfaitement qu’elle trouvera des profils adaptés : 2500 candidats avaient déposé un dossier, et l’objectif avait été atteint sans difficulté. Les critères n’ont pas changé : Bac + Atpl, deuxième année classe préparatoire (première année complétée et validée) de classe préparatoire aux grandes écoles, toutes filières : sciences, bio, science humaine, cycle Master (BAC+4/+5) d’une université ou d’une école (ou diplômé), bac +2 dans un cursus scientifique. Cette diversification dans les cursus s’explique par la volonté de la compagnie de recruter des futurs pilotes d’horizons, de culture et d’expérience différents.
On se souvient encore des derniers recrutements via la filière Cadet : chef d’orchestre, ingénieur navigant, militaire sortie d’active, etc. Par ailleurs, Air France est également en relation avec la Fédération française de l’aéronautique (FFA) et la Fédération française de vol en planeur (FFVP) pour faire connaître ses besoins. Comme toujours, le parcours de sélection passe par les Psy 0 (réalisé chez soi), les Psy 1 réalisés au sein de l’ENAC et les Psy 2 au sein d’Air France, au travers des entretiens de groupe. Cette étape est importante puisqu’elle est révélatrice des compétences non techniques, sans doute les plus précieuses pour une compagnie qui cherche en puissance des commandants de bord, capable de manager une équipe dans l’esprit : « partir 4 jours en équipage pour travailler ensemble ».
Un autre enjeu de ce recrutement de cadets est d’accroître le taux de féminisation des équipages. La communication d’Air France devrait d’ailleurs mettre en avant ces femmes qui ont réussi le parcours cadet pour attirer d’autres jeunes femmes. Côté formation : il y a de légers changements. Les enseignements théoriques et pratiques ne seront plus répartis entre plusieurs écoles. Deux seulement sont en lice pour accueillir les futurs cadets : Airbus Flight Academy et l’ENAC à raison de 20 candidats pour la première, 60 pour la seconde. Les recruteurs ont, à juste titre, considéré que les formations françaises étaient d’un bon niveau. Les plus petites écoles n’ont pas été retenues pour des raisons officielles de capacités de production, avec 60 cadets à former, l’ENAC était la mieux placée compte tenu des formations internationales qu’elle avait dispensées par le passé avec des pays étrangers. Cette exigence s’avère contra forte pour une grande partie des écoles françaises. En revanche pour la part des 20 derniers cadets à former, il y avait naturellement d’autres écoles qu’Airbus Flight Academy. Tout s’est construit autour d’un appel d’offres. Il est très vraisemblable que ce recrutement cadet sera reconduit pour encore quelques années.