Régulièrement, nous entendons dire que le fait de posséder une licence américaine par équivalence de sa licence française ou européenne, sans restriction de langue, dispense de présenter l’examen FCL.055. C’est faux, une licence européenne n’est valide en dehors de son pays d’émission qui si elle est accompagnée d’un FCL.055 VFR ou IFR. De plus, aux USA, le niveau linguistique n’est pas évalué par un examen aux normes OACI mais par un simple entretien avec un fonctionnaire de la FAA. Rappelons aussi que la qualification radio restreinte internationale (QRRI) s’obtenait après un tour de piste en baragouinant en anglais, suivi d’un coup de tampon complaisant sur votre licence par le commandant d’aérodrome, sans aucun contrôle de connaissances non plus. Il y avait donc une faille dans le système, je l’avais perçue pour avoir été contraint de passer dans les années soixante-dix, avant que l’administration britannique CAA ne me délivre une équivalence de licence, un examen écrit et oral visant à obtenir la QRI obligatoirement associée à la licence des pilotes britanniques souhaitant voyager en dehors du Royaume-Uni alors même que l’anglais n’avait en principe pas de secret pour ces derniers… Finalement, l’Europe s’est attaquée à la question. Le règlement (UE) n°1178/2011 du 3 novembre 2011 modifié, déterminant les exigences techniques et les procédures administratives applicables au personnel navigant de l’aviation civile conformément au règlement (CE) n° 216/2008 du Parlement européen et du Conseil, dit « Aircrew », est donc applicable en France depuis le 8 avril 2013. Il définit notamment des exigences de haut niveau relatives aux compétences linguistiques des pilotes (cf § FCL.055 du règlement « Aircrew » et AMC 1 à 3. FCL.055 de la décision n°2011/016/R de l’AESA) et demande aux États de mettre en place la méthode d’évaluation de cette compétence linguistique.
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