Il arrive à Tecnam de nommer ses avions et c’est une bonne chose. C’est facile à mémoriser et bien plus attrayant qu’un numéro correspondant à l’année de conception de la machine, qui en fait un vieil avion dès sa naissance, car le temps de gestation et de certification est généralement de plusieurs années. Cette fois, le choix de « Mentor » parle à tout le monde : chacun se souvient de ces quelques hommes et femmes qui, du fait de leur sagesse et de leur expérience, ont guidé nos pas à l’école de la vie ou de l’aviation. « Mentor » est donc une belle façon de nommer un avion qui a pour vocation d’accompagner un pilote pendant sa formation initiale. Si le nom est nouveau – l’avion a été certifié initialement en avril 2022 –, est-ce un nouvel appareil pour autant ? Tecnam le dit, même sa silhouette n’est pas sans rappeler celle du petit Tecnam P2002 SF que nous étions allés essayer en 2004 à Mâcon, faute de pouvoir atterrir à Bellegarde-Vouvray, sur les terres de Tecnam France, à cause de la météo. Nous avons gardé un souvenir particulier de cette journée : René Claret, du fait de l’absence de son associé Franck Luthi, m’avait confié les clefs de l’avion, simplement : quel geste pourrait être plus démonstratif que celui-là si l’on croit aux qualités intrinsèques de son avion ? Ce mois-ci, une fois encore, nous n’avons pas pu nous poser à Bellegarde. Pas à cause de la météo, mais pour une idiote histoire de masse max, le plein du Mooney – soit 278 kg de carburant – ayant été fait par erreur avant le départ. Nous aurions pu nous poser, mais pas redécoller sans effeuiller la cime des arbres. Nous avons donc rejoint Annecy, ce qui nous a permis d’apprendre que les deux loueurs Hertz et Sixt acceptaient de mettre des voitures à disposition des pilotes à l’aéroport et aussi de vérifier, une fois de plus, que l’accueil aéroportuaire y était toujours cordial.
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