Robin nous refait le coup des longerons. À la suite d’un défaut de collage détecté par son atelier de menuiserie, Robin a cloué au sol 25 DR400 en attendant d’y voir clair. Et hop, les mauvais souvenirs remontent. Il y a 22 ans, on a bien failli la perdre, cette boîte séculaire qui a changé l’aviation légère. Le constructeur était dans la tourmente ; la FFA et les clubs étaient paniqués à l’idée de voir disparaître leur bête de somme, infatigable, au domaine de vol bien connu. Le DR400, c’est un peu l’ADN de ces associations ; elles usent du Robin à grande échelle, depuis des décennies. Heureusement, la poussière est retombée. À Darois, on a recommencé à produire. À côté de Guy Pellissier, il y a désormais Casimir, son fils, qui s’évertue à faire basculer Robin dans les réseaux sociaux du XXIe siècle, à coups de storytelling bien senti et d’images un poil métalliques, façon Red Bull magazine. Les clubs ont gardé le cap, ils ont, pour la plupart, conservé leur confiance dans le constructeur français. Le 22 février dernier, Robin Aircraft s’est placé sous la protection d’une mesure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Dijon. Jacques Callies, connecté à Guy Pellissier, nous détaille tout cela plus loin avec de bonnes raisons à la clé. Mais c’est peut-être le moment de se poser la question de savoir si le modèle a gardé toute sa pertinence dans une époque où des ULM aux allures de mannequin fendent l’air à 140 kt avec un moteur moins gourmand et moins bruyant, Rotax superstar. Robin n’est-il pas un dinosaure ? Ne devrait-il pas finalement disparaître comme eux ? J’ai bien le sentiment que l’idée même suffirait à me mettre à dos des générations entières de pilotes biberonnés aux ailes coudées. Et là, les chasseurs de scoops en sont pour leurs frais.
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