L’école américaine Cirrus Aviation, fondée par le français David Cattin, tourne à plein régime. Il faut dire que l’aviation commerciale a très fortement repris outre-Atlantique. La demande en pilotes est très importante, les compagnies aériennes connaissent une vraie pénurie de commandants de bord, ce qui induit un passage assez rapide à gauche pour des pilotes intégrant des majors, ce mouvement met la pression sur les compagnies régionales qui doivent à leur tour gérer la pénurie. David Cattin cite certains de ses anciens élèves qui après un an et demi en qualité de copi deviennent commandants de bord, un peu plus de six ans après leur arrivée aux USA avec des salaires à six chiffres. Les régionales se retournent alors vers les compagnies de taxi ou de petit fret aérien, avant finalement de solliciter de jeunes instructeurs qui ont à peine passé le cap des 1 200 heures. Cela représente au sein d’une école comme Cirrus deux ans d’instruction. Les majors n’hésitent pas non plus à accorder des bonus pour attirer les pilotes, idem pour ceux en poste qui connaissent d’autres pilotes potentiellement intéressés. Cette demande provoque un afflux de candidatures, mais Cirrus n’a pas les ressources pour former tout le monde et, pour la première fois, l’école refuse des candidats, même ceux qui paient d’avance… Il n’est d’ailleurs pas simple pour les Américains de se former : les financements sont difficiles à trouver. Alors, les compagnies le prennent en charge, mais il faut opérer une sélection plus fine compte tenu du nombre de candidats. David Cattin a d’ailleurs créé une compagnie dans le Michigan avec trois Baron pour transporter du petit fret ; lui-même ne trouve pas de pilotes. Pourtant, le salaire proposé est de 120 000 dollars par an avec un planning de 5 jours de travail par semaine. Les potentiels candidats sont plus orientés vers les majors. Cette situation crée une opportunité d’intéressante : les compagnies régionales sont prêtes aujourd’hui à examiner les CV de pilotes européens qui auraient dépassé le cap des 1500 heures de vol, la carte verte leur est alors fournie. Il n’est même pas nécessaire de détenir la version ATPL théorique, le CPL suffit, du jamais vu et ce pour un salaire quatre fois plus élevé que celui d’une low cost.
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