Nous sommes souvent face à des petites pannes dans nos avions. La majorité du temps, la conséquence n’est que de contenir une irritation passagère à la pensée de la facture que l’atelier radio ou notre mécanicien ne va pas manquer de nous adresser. Mais, quelques fois, la situation est plus sérieuse. Et comme M. Murphy continue à rôder autour de nos aéronefs, dans certains cas, on en arrive à se sentir très seul dans un cockpit soudain devenu hostile, étriqué et froid. En la matière, l’image d’Épinal est, bien sûr, la panne de courant totale ou la perte de la pompe à vide en conditions IMC ou par très mauvaise météo. C’est pour cette raison que, depuis des lustres, les avions destinés au voyage sont équipés de deux horizons ou, au moins, d’un horizon et d’une bille-aiguille dont la source d’alimentation est différente de celle de l’horizon principal. Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé, mais le jour où ma pompe à vide m’a brutalement lâchée en IMC, je me suis senti tout petit et bien seul, malgré les séances d’entraînement en panneau partiel. À la suite de cette mésaventure, je me suis mis à réfléchir aux modifications nécessaires au tableau de bord pour que cela ne m’arrive plus jamais. Horizon électrique avec batterie de secours, te voici, quel que soit ton prix ! À l’époque, les glass cockpits n’étaient pas encore aussi courants qu’aujourd’hui et, surtout, ils n’étaient pas destinés à une installation en remplacement d’une avionique conventionnelle, d’où l’horizon électrique de secours. Mais en y réfléchissant à deux fois, mon atelier radio et moi-même, nous sommes rendus compte que le problème n’était pas si aisé à résoudre.
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