Nous appelons « hypoxie modérée » les états d’hypoxie d’altitude qui causent des troubles significatifs, sans aller jusqu’à la perte totale de conscience. De façon un peu arbitraire, nous considérerons qu’il s’agit d’une altitude comprise entre 10 000 et 16 000 ft (3 050 et 4 875 m – 3 000-5 000 m pour faire simple) avec le risque de perte de conscience de la situation. Pour lancer le débat, ce risque peut être illustré par les trois récits suivants, historiques ou anecdotiques. 1er récit (15 avril 1875) : l’accident du ballon « Le Zénith ». Il y avait, avant l’accident très connu du ballon « Le Zénith », une observation à valeur de précurseur. Il s’agissait du vol du ballon « L’Étoile Polaire » qui atteignit l’altitude de 7 300 m. Lisons l’extrait suivant du récit de son ascension, le 22 mars 1874 : « Lorsque Crocé-Spinelli ne respirait plus d’oxygène, il était obligé de s’asseoir sur un sac de lest et de faire ses observations, immobile dans cette position. Pendant l’absorption du gaz comburant, il se sentait renaître et, après une dizaine d’inspirations, il pouvait se lever, causer gaiement, regarder le sol avec attention et faire les observations délicates. L’esprit était précis et la mémoire excellente. Pour voir dans le spectroscope, il lui fallait inspirer ce gaz, justement appelé vital ; les raies [observées dans le spectromètre], d’abord confuses, devenaient alors très nettes […] ». Le vol du 15 avril 1875, à bord du ballon Le Zénith, fut celui au cours duquel deux des trois aéronautes perdirent la vie (Sivel et Crocé-Spinelli).
[…]