Si nos chaînes de télévision regorgent d’annonces incitant les automobilistes à vérifier leurs pneus, qui se soucie de ceux de nos avions ? Les mécaniciens, bien sûr. À chaque visite, ils les examinent pour vérifier qu’aucun défaut n’est présent. Mais est-ce suffisant ? À chaque fois que nous nous présentons en finale, les pneus sont les premiers à entrer en contact avec la piste, qu’elle soit en dur ou en herbe. Imaginez un instant les forces qui vont s’y appliquer brutalement. En une fraction de seconde, ils vont passer d’une position immobile et tranquille à celle de roues roulant sur une quatre voies ou une autoroute. Après tout, une arrivée à 64 kt revient à une voiture qui viendrait toucher l’autoroute à 120 km/h, certes avec des roues libres, mais imaginez le stress encouru par les pneus. C’est loin d’être anodin et avec un avion, on ne fait que répéter l’opération. De quoi rendre le meilleur des pneus neurasthénique ! Il faut donc s’interroger sur la fréquence des visites effectuées par l’homme de l’art. Un avion exploité en aéroclub et celui d’un propriétaire ne sont pas logés à la même enseigne. Le premier a tendance à voler plus fréquemment. Alors, mécaniquement, il va subir plus d’inspections obligatoires que le second qui vole une centaine d’heures par an. Du coup, les pneus d’un avion de propriétaire risquent d’être plus facilement négligés que ceux d’un avion de club.
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