En fait, je crois n’avoir jamais autant attendu avant de pénétrer dans le cockpit d’un Very Light Jet. Peut-être était-ce la perspective de les voir débarquer sur le vieux continent par centaines, entre Eclipse, Piper-Jet, F50 et D-Jet – une perspective cauchemardesque pour les contrôleurs aériens européens – qui m’a fait espérer longtemps qu’on nous en amène un à essayer à Lognes. Je me suis trompé, il ne s’est rien passé, je m’étais résigné à contempler la maquette du D-Jet que m’avait offert Christian Dries, l’ancien président de Diamond, quand il a jeté l’éponge à son tour : un symbole, un vestige d’espoirs déçus… En juillet 2017, l’essai du Cirrus Vision SF50 [n° 523 d’août 2017] est paru, rédigé par notre ami Ian Seager de Flyer, notre partenaire britannique, mais Ian n’ayant jamais piloté aucun jet, ni même d’avion à turbine, il lui manquait un peu de recul sur les avions performants. Mais, au moins, il nous avait démontré qu’un pilote IFR monomoteur était capable de piloter un tel engin. Et puis… Plus rien. Ce n’est pas faute d’avoir relancé de temps à autre l’importateur Cirrus de l’époque, mais ce vol dépendait à la fois de sa bonne volonté, de celle d’un propriétaire de SF50 car il n’y avait pas d’appareil de démo en Europe et aussi d’un croisement réussi de trois agendas. Bref, mieux valait oublier. En avril dernier, Cirrus a annoncé la création de Cirrus France, une représentation dirigée par Cédric Dupont, directeur commercial pour la France. Nous l’avons rencontré à Friedrichshafen, puis à Lyon, nous avons parlé du Vision Jet, de nos frustrations passées et ce dernier m’a assuré qu’il allait nous organiser un essai très vite. Cadeau de Noël avant l’heure, un SF50 s’est donc posé par une matinée ensoleillée sur la piste de Melun car les 700 mètres de Lognes étaient trop courts pour l’accueillir, sans compter que les jets y sont désormais interdits, ai-je appris.
[…]