Nouvelle étape importante pour la décarbonatation du transport aérien régional : le 21 juin, un ATR de la compagnie Braathens Regional Airlines a effectué un vol avec dans ses réservoirs 100 % de carburant durable d’aviation (SAF), ce dernier était fourni par Neste, le producteur finlandais détenu à 51 % par l’état finlandais. Le SE-MKK, un ATR 600 de la compagnie suédoise, a décollé avec aux commandes les pilotes d’essai d’ATR (Cyril Cizabuiroz, Chef pilote d’ATR, Jean-Pierre Marre, Copilote, et Pascal Daussin, Mécanicien d’essais) pour un vol d’environ 1 h 20 depuis Malmö, ville côtière du sud de la Suède, jusqu’à Bromma, près de Stockholm. Il s’agit du premier vol d’un programme initié en 2021 entre la compagnie et le fournisseur de carburant durable, l’objectif est de faire certifier à la fois le carburant et l’appareil, à la suite de la campagne qui s’achèvera en 2025.
L’accord entre les deux partenaires a été passé en septembre 2021 et les premiers essais au sol ont démarré en début d’année. ATR est naturellement partie prenante dans le programme et ne manquera pas de faire valoir auprès de ses clients ce nouvel argument en faveur d’une consommation modérée et de la transition énergétique. L’utilisation du SAF permet dans le cadre du cycle global de production de réduire de 80 % les émissions de gaz à effet de serra par rapport à un carburant strictement fossile. Pratt & Whitney est également dans le dispositif. L’intérêt est bien de voir si cette utilisation de SAF (avec ce pourcentage) est également possible avec d’autres appareils qui volent avec des turbines P & W. Plusieurs compagnies régionales utilisent déjà du SAF, mais dans des proportions réduites, environ 30 %. Reste à savoir si le SAF reste bien d’origine à base d’huile de cuisson et quelle est sa filière d’approvisionnement.
« Le SAF joue un rôle essentiel pour permettre à l’aviation d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions », a déclaré Jonathan Wood, Vice-président Europe de Neste, chargé de l’aviation renouvelable. « Lorsqu’il est utilisé sous forme pure, à une concentration de 100 % comme lors de ce vol d’essai, le carburant Neste MY Sustainable Aviation Fuel™ permet de réduire jusqu’à 80 %* les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de son cycle de vie par rapport à l’utilisation de carburants fossiles. En dehors des bénéfices en matière de réduction des émissions de CO2, il offre d’autres avantages, dont une réduction significative des émissions de particules. En tant que carburant dit “drop in”, il est compatible avec les moteurs d’avion existants et les infrastructures d’alimentation en carburant actuelles des aéroports. Des vols d’essai comme celui-ci montrent qu’il est possible de voler en toute sécurité avec du SAF à 100 % et contribuent à accélérer l’adoption du SAF dans l’aviation. »
Per G Braathen, Président de Braathens Regional Airlines, a déclaré : « En tant que compagnie aérienne domestique leader en Suède, nous avons été pionniers en matière de développement durable. Cette étape importante en est l’un des principaux piliers de notre engagement et représente une véritable innovation pour le secteur. Elle a prouvé que le 100 % SAF est l’option la plus immédiate et la plus efficace dont nous disposons pour réduire les émissions de CO2 et assurer une transition plus rapide vers une industrie décarbonée. »
Enfin, Stefano Bortoli, Président exécutif d’ATR, a déclaré : « C’était un jour historique pour l’aviation. Après plus d’un siècle de vols commerciaux alimentés au kérosène, nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère. Au cours des derniers mois, nous avons réalisé avec succès une série de vols avec du carburant durable dans un moteur. Nous avons décidé qu’il était temps d’effectuer le premier vol d’essai avec 100 % de SAF dans les deux moteurs. Cette étape va nous permettre d’accélérer la certification de nos avions pour qu’ils puissent voler avec des carburants durables à 100 % et offrir ainsi des liaisons aériennes encore plus responsables. Ce vol est un événement marquant pour l’ensemble du secteur de l’aviation, car il montre que la technologie fonctionne et qu’elle peut être rapidement adoptée par de nombreux acteurs de notre secteur, afin d’accélérer la transition vers une aviation à faibles émissions. » L’ATR était déjà peu gourmand, il le sera cette fois avec du carburant durable…