La question peut sembler simpliste, mais on l’entend souvent lors des réunions préparatoires, avant que l’on ne charge le camion de tous les éléments nécessaires au montage d’un stand. On trouve facilement quelques raisons évidentes pour se débarrasser de la question : en tant qu’acteur de l’aviation générale, il est de notre devoir d’être présent.
De retour de Lyon, et donc de France Air Expo, nous ne pouvons que nous féliciter de cette décision, prise il y a de nombreuses années, de soutenir l’organisateur Didier Mary et son événement qui se tenait originellement à Cannes. Car nous croyons fermement que notre industrie a besoin d’un salon dédié à l’aviation générale qui se déroule en France : pourquoi laisserions-nous l’Allemagne et l’Angleterre nous donner des leçons, pourquoi leur laisser l’exclusivité de l’organisation des salons aéro ?
C’est toujours un plaisir de se retrouver entre gens animés de la même passion. Un salon aéro, c’est un lieu où une même famille, reliée quotidiennement et virtuellement par des smartphones, se retrouve enfin en présentiel. Comme lors d’un repas improvisé dans le jardin du copain, où chacun apporte victuailles et bonnes bouteilles, et où le BBQ marche à plein temps. Chacun informe l’autre des derniers événements, s’enquiert des absents, pleure en apprenant le départ de certains et accueille les nouveaux venus. Et, justement, ce qui m’a frappé lors de cette nouvelle édition du FAE, c’est que certains convives étaient étrangers à notre industrie. Et ça, c’était magique !
Notre stand – je devrais plutôt dire notre bar et notre salon – a accueilli par centaines, sur les 3 jours de l’événement, des parents inquiets, des adolescents perdus ou décidés, des pilotes privés et professionnels, de vieilles connaissances, bref, des passionnés de tout poil ! Nous les avons abreuvés d’eau fraîche, de Coca-Cola, de bière artisanale et… de bonnes paroles, bien sûr !
Hélas, étaient absents quelques professionnels de nos amis qui estiment que Lyon n’est pas l’emplacement qu’ils souhaitent ou bien que le tarif des stands est trop élevé. C’est dommage car ils nous ont manqué. Car la finalité d’un tel salon, c’est bien de se retrouver tous ensemble, de favoriser les échanges entre professionnels et de donner l’occasion au public de découvrir à leur tour les aéronefs et les équipements que nous essayons chaque mois.
D’autres souligneront le côté hexagonal de ce salon, le manque d’exposants, rappelleront le faste d’antan avec la Croisette et la Méditerranée proches, expliqueront qu’il est impossible de venir en vol. Sans doute y a-t-il une part de vérité, mais il faut alors rappeler que Didier Mary a toujours écouté ses exposants : « Il faut absolument que tu quittes Cannes, c’est trop excentré », « La bonne solution c’est d’alterner entre Lyon et Paris ». Et si certaines années, il a été compliqué, voire impossible, de venir en vol à Lyon-Bron, nous avons rencontré la responsable des contrôleurs de LFLY, une passionnée, qui nous a assuré de la sincérité des efforts de ses collègues pour augmenter désormais le volume d’avions accueillis.
Non, n’en doutez pas, il nous faut tous soutenir les salons aéronautiques. Ils ressemblent un peu aux aérodromes : on compte inconsciemment sur leur présence, ils sont indispensables à notre activité, on peste contre les coûts associés, on râle lorsque les services attendus ne sont pas présents, mais, une fois l’aérodrome fermé, force est de reconnaître qu’une partie de notre activité vient de mourir. Bien des aérodromes ont cessé leurs activités ces dernières années mais combien ont été créés ? Aucun.
Défendons notre aviation par tous les moyens, faisons en sorte que les salons perdurent grâce à nos efforts à tous.
C’est bien pour cette raison que nous serons, comme chaque année, présents au Mondial de l’ULM à Blois les 2, 3 et 4 septembre. Même si vous savez votre magazine plus orienté vers l’aviation certifiée, reconnaissez que le monde ulmiste est incroyablement adulte aujourd’hui et qu’il propose des aéronefs et des équipements que l’aviation certifiée est incapable de nous offrir : venez les découvrir à Blois, nous vous y attendons, verre en main, bien sûr !
Emmanuel DAVIDSON