Malgré les annonces optimistes du milieu aéro, le transport aérien est encore loin d’être tiré d’affaire. Quelques grands acteurs de ce secteur étaient réunis au sein du grand amphithéâtre de la DGAC à l’occasion du congrès de la Fédération française de l’aviation et de ses métiers (FNAM) pour faire un état des lieux annuel du secteur. Tous ont reconnu que l’activité allait connaître pour cet été un vrai rebond. « En mars, nous avons enregistré une augmentation des réservations de l’ordre de 24 % par rapport à mars 2019. En mai, nous ne sommes plus qu’à + 4 % » a assuré Marc Rochet, le dirigeant d’Air Caraïbes et de French Bee. La vente des billets de loisirs a connu une hausse significative ; tout cela est confirmé par Jean-Pierre Mas, président des entreprises du voyage. Même constat pour Thomas Juin, le président de l’Union des aéroports français (UAF) : « Il existe une forte demande en dépit de l’aérien bashing, le grand public ne s’est pas fait une opinion – négative – sur le transport aérien. » Il relativise cette embellie en expliquant que le secteur est en retrait de deux points depuis 2019 et, surtout, que de nombreuses contraintes vont impacter négativement le transport aérien dans un avenir proche. Le responsable de l’UAF n’attend pas un retour à la normale (comme prévu) avant 2024, voire 2025. Il y aura d’abord les prêts à rembourser dans une conjoncture qui n’est pas stabilisée. Durant le congrès, les dirigeants ont évoqué une inévitable taxe sur le kérosène contre laquelle ils vont tenter de se mobiliser. Pour les aéroports, se profile également une crainte d’une insuffisance des effectifs de police qui provoqueraient des files d’attente importantes. Malgré un soutien au travers de l’activité à temps partiel, les aéroports sont confrontés à un manque de main-d’œuvre et des difficultés de recrutement. L’UAF travaille avec le ministère de l’Intérieur, mais Thomas Juin n’était pas très optimiste.
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