C’est moche, ça n’avance pas, ça boit, c’est bruyant et, « at last, but not least », c’est dangereux… Mais qui a eu l’idée d’inventer un truc pareil et, pire, qui peut être assez barré pour voler dessus ? Notre vénéré directeur de la publication – qui a pourtant essayé tout ce que la création compte d’engins volants, depuis les ptérodactyles jusqu’à l’USS Entreprise – ayant soudainement eu piscine au moment de réaliser cette enquête, a aimablement confié à votre serviteur en sa double qualité d’avocat et de pilote autogire, le soin de défendre la cause, nécessairement perdue, de ce drôle d’oiseau… Et ça tombe bien, car j’ai pour l’autogire (« giro », pour les intimes), les yeux de Chimène ! Comme toutes les plaidoiries, celle-ci sera donc : subjective, partiale et non dénuée (à l’insu de mon plein gré, bien sûr) d’une certaine mauvaise foi… Tout d’abord, comme dans n’importe quel procès, commençons par présenter le prévenu. L’autogire est une voilure tournante, inventé en 1923 par l’Espagnol Juan de La Cierva ; la mémoire aéronautique retient qu’un appareil de ce type s’est posé devant le Grand Palais le 23 novembre 1934 pour le 14e Salon de l’aviation.
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