Connaîtriez-vous, comme moi, la peur du noir ? J’en suis atteint, sans psychoter pour autant, car je n’y pense que par les nuits sans lune ou lorsque les nuages accrochent le sol. Cette inquiétude est assez récente, elle date de ma première panne, bien après l’apparition du glass cockpit dans nos avions légers des années 2000, elle repose sur des faits : vous vous en souvenez peut-être car j’en ai fait un article, j’ai eu dans le secteur d’Orly une panne totale de nuit et en IMC, deux écrans noirs qui vous rendent très imaginatif si vous voulez sauver votre peau. J’ai connu aussi plusieurs pannes électroniques propres à compliquer sérieusement le pilotage. Je déplore donc que, contrairement à d’autres avions, tel le Cirrus, notre Ovation2 n’ait qu’un seul AHRS, Attitude and Heading Reference System, cet ensemble de capteurs sur 3 axes qui permet de définir la position angulaire de l’avion dans l’espace grâce aux accélérations et aux champs magnétiques qu’il subit, bien plus fiable et précis que les systèmes à base de gyroscopes du siècle dernier. Du reste, lorsque nous volions en Seneca III où tout était en double du fait des deux moteurs, nous pallions quand même les risques de panne grâce à un horizon pneumatique et à un second électrique, et une pompe à vide et un alternateur de secours neufs en soute. Et cela nous a été utile plus d’une fois.
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