À chaque fois que nous écrivons un article en rapport avec un accident, nous restons très prudents. Les experts du BEA en font de même et ce n’est pas pour rien. Un accident d’aviation générale est rarement causé par un fait unique. Il faut donc mesurer avec soin son point de vue qui reste personnel et ne peut être que la représentation des faits que l’on se fait à la lecture des éléments avérés. Notre vision des choses est forcément influencée par notre expérience et par les discussions que nous avons tout au long de l’année avec d’autres pilotes, des enquêteurs « aviation » tant en Europe qu’aux USA, mais aussi les constructeurs d’aéronefs et d’avionique et nos confrères du monde entier. Depuis plusieurs années, l’avionique installée dans nos cockpits offre de plus en plus de fonctionnalités. Ces automatismes nous semblent aujourd’hui complétement normaux et, inconsciemment, nous les adoptons sans trop nous poser de questions. Avec le temps, nous commençons à comprendre qu’un avion intelligent est très semblable à un être humain avec lequel on se lancerait dans une conversation technique. Pour que cette dernière soit fructueuse et que nous en sortions en ayant saisi les subtilités de l’échange, il nous faut arriver avec un minimum de connaissances. Sinon, elle deviendra rapidement incompréhensible, au moins pour celui dont le bagage est le plus léger. Le mois dernier nous vous parlions des moyens pratiques pour se former à l’utilisation de l’avionique de son avion. Aujourd’hui, nous voulons vous faire pencher sur deux rapports d’accidents qui devraient vous pousser à passer du temps à mieux faire connaissance avec votre installation de bord.
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