Après moult réflexions, j’ai pensé à deux façons différentes de vous résumer en une phrase ce nouveau TBM 960. La première fait référence à la mythologie romaine, quand Hercule sépare l’Europe de l’Afrique lors de son dixième exploit. En tapant sur le sol, il provoque la formation de deux colonnes rocheuses à Gibraltar et, ce lieu lui semblant être les limites du monde, il y grave donc « nec plus ultra », il n’y a rien au-delà. Eh bien, je pense que c’est le cas du nouveau TBM 960, désormais achevé, abouti : cet avion a atteint un seuil technique que l’on ne saurait plus aujourd’hui dépasser. La seconde m’est venue à l’esprit en recevant sur mon smartphone plusieurs commentaires après avoir posté de courtes vidéos sur WhatsApp, au soir de mon vol tarbais, en toute confidentialité car l’annonce officielle du TBM 960 était réservée aux visiteurs américains de Sun ‘Fun : « C’est top ! », « Très beau jouet mais on ne pratique pas dans la même cour… », « Trop bien ! », « J’ai hâte de lire l’article », « Superbe, cela donne envie de piloter l’avion », « Ma Clio est plus compliquée à démarrer ! ». Cette dernière et amusante remarque, postée par Gérard, propriétaire d’un Piper Archer III, résumait parfaitement ce que j’avais souhaiter démontrer avec mes vidéos. Une fois à Tarbes, après un atterrissage avec une heure de retard sur le programme de la journée du fait de difficultés techniques que rencontrait le contrôle aérien parisien – cela aurait pu être pire, on m’avait annoncé cinq heures de slot –, j’ai été guidé sur le tarmac de Daher par un marshaller de choix : il s’agissait de Christian Prat, Technical Support Representative, l’homme qui rend tout évident lorsqu’il explique un avion et son avionique. Ce dernier m’a aussitôt entraîné vers un immense hangar qui abrite la chaîne d’assemblage final, où patientaient sous des immatriculations F-W provisoires, des tas de TMB 960 en attente de leur certification FAA et de leur livraison aux USA. Car, entre l’affaire des Boeing 737 Max* et la COVID, la certification américaine n’est plus une simple formalité, la quasi-équivalence EASA/FAA n’étant plus de mise pour l’instant. De plus, les frileux fonctionnaires américains ne voulant pas se risquer hors de leurs bureaux de Kansas City, de peut d’être contaminés, il a même fallu leur convoyer à domicile un TBM 960 pour 6 heures de vol de démonstration.
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