On connaît tous le dynamisme de la compagnie low cost espagnole Volotea. Elle ouvre des bases à tour de bras et l’on ne peut que se réjouir de cette bonne santé. Elle a récemment raflé l’appel d’offres pour la ligne Tarbes-Lourdes Paris Orly face à Amélia qui l’exploitait pour Air France et Chalair, la compagnie d’Alain Battisti. Pourtant derrière l’insolente santé de Volotea, il semble que tout ne soit pas totalement en ordre.
Un préavis de grève vient d’être déposé par les adhérents du SNPL de la compagnie espagnole pour les week-ends du 15 au 18 avril et du 23 au 24 avril, de quoi perturber un peu l’exploitation de la compagnie et surtout son image de dynamisme surfant sur l’espoir de la reprise du trafic. La raison de cette protestation est, comme souvent, la conjonction de plusieurs événements. Le premier est l’accord de performance collective que la direction a envoyé début mars aux syndicats. Alors que la conjoncture semble de plus en plus favorable, ce document demande, selon les propos du SNPL, une réduction de rémunération conséquente pour les commandants de bord et les copilotes, respectivement 25 et 10 %. En dépit de quelques réunions où, toujours selon le syndicat, il n’a pas été possible de modifier la moindre virgule, la direction de la compagnie espagnole espérait bien faire ratifier l’accord.
Les pilotes syndiqués (SNPL et SNPAC) ont dit non, refusant de signer l’APC, dénonçant au passage un simulacre de concertation et de dialogue social. En dehors de ce cadre, plusieurs pilotes ont été contactés par la direction afin qu’ils infléchissent leur position. Autre information : les représentants de l’entreprise, notamment les services RH, étaient convoqués devant le tribunal de police de Nantes par l’inspection du Travail locale. En effet, entre 2018 et 2019, 89 infractions à la législation concernant le temps de repos ont été constatées, dont des dépassements de temps de vols. Cette politique semble s’être poursuivie entre avril et septembre 2019 : 33 infraction du même type ont été constatées ; elles concernent autant les pilotes que les PNC. Tous se sont, selon le syndicat, plaints des cadences de travail. Le jugement du tribunal est attendu pour le 7 juin.