Discrète au moment de sa création, Elixir Aircraft fait de plus en plus parler d’elle dans le Landerneau aéronautique. Voilà un appareil certifié CS-23 Amdt 5 aux lignes séduisantes, rappelant celles de biplaces légers produits un temps à Dijon, mais qui promet de révolutionner l’aéronautique européenne, si traditionaliste, avec cette création de 4e génération. C’est la raison pour laquelle nous sommes rendus en force à La Rochelle !
Nous ne sommes pas les premiers à essayer l’Elixir. Mais c’était à dessin. Nous voulions absolument tester une machine aboutie, certifiée, conforme dans sa définition à celle qui serait livrée aux clients. Nous avons préféré attendre un peu pour réaliser un essai approfondi de l’avion, mais pour également prendre en compte l’entreprise, les nouveautés revendiquées comme étant des ruptures technologiques et d’examiner minutieusement les détails techniques liés à la conception et à la fabrication de cet appareil qui a fait couler tellement d’encre. À un tel point que l’on aurait presque pu comparer l’engouement médiatique à celui créé par l’annonce du Cirrus SR20, en son temps. Depuis des décennies, l’aviation générale utilise les mêmes appareils pour la formation initiale des pilotes. Les Robin DR400, les Cessna 150 et 172 ont formé des milliers de pilotes et représentent l’immense majorité des appareils écoles utilisés sur les cinq continents. Depuis le début des années 2000, nombre de sociétés se sont attaquées à la difficile tâche de leur trouver des remplaçants crédibles. Y sont-ils vraiment parvenus ? La réponse n’est pas facile à donner. Ce que nous avons pu constater c’est que nombre de structures de formation se sont laissé tenter par l’attrait d’appareils nouveaux, moins onéreux que les stars habituelles. C’est ainsi que les Lionceau et Lion français, AT3 polonais, les Tecnam italiens, les Evektor tchèques et bien d’autres encore sont apparus sur le marché. Un réel succès, certes, mais il faut aussi constater que certains clubs ou écoles de pilotage ont, par la suite, renoncé à ces appareils, pour revenir à la génération précédente. Toujours pour des raisons liées à la maintenance, la solidité ou la disponibilité des pièces détachées. Et puis voici que, brutalement, une société à la taille modeste lance un pavé dans la mare et affirme avec aplomb qu’elle vient de créer l’avion de quatrième génération, capable d’enchanter à la fois les clubs, les écoles de pilotage et les propriétaires privés.
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