Dans les années quatre-vingt-dix, les choses étaient simples ! La réglementation JAR-FCL, premier pas vers l’harmonisation européenne, bien avant la création de l’EASA, voyait le jour et venait s’appliquer à tous les pilotes habitant en Europe. C’était une révolution, puisque les nations perdaient leur autonomie, sommées d’appliquer une même réglementation pour tous. La bonne volonté de chaque État, à cette époque, reste à démontrer d’ailleurs, mais l’avalanche avait été déclenchée. Elle allait continuer à dévaler les pentes européennes pendant bien des années. Une des premières constatations faites à l’époque concernait la qualification IFR. Le déroulement des formations et l’organisation de leur hiérarchie ne laissaient aucun doute sur la place que les pilotes privés pouvaient espérer occuper face à l’IFR : il n’y avait tout simplement pas de chaises pour eux. Pas même un strapontin… À cette époque-là, seuls 3 % des pilotes non professionnels disposaient d’une qualification IFR en cours de validité. À comparer avec les 52 % volant aux USA… Pire, le pilote privé qui, dans un moment d’égarement, pouvait penser un instant passer cette qualification, se trouvait face à un système au grand complet qui lui expliquait que ce n’était pas une idée sérieuse. Il faut dire que les « briques anti-IFR » à assembler pour les privés étaient bien organisées.
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