Il y aura un avant et un après 8 novembre. Cette date marque en effet la réouverture de la desserte des USA pour les compagnies aériennes sous certaines conditions et seulement pour 33 pays. Leurs responsables en espèrent un début de sortie de crise après plus de 600 jours privés de cette desserte où la concurrence est soutenue. Air France, notre baromètre national de l’aérien, avait anticipé les hausses de réservation. En octobre, elle prévoyait une reprise et comptait aligner une centaine de vols. Elle a ajusté sa capacité à 122 dessertes des USA, 31 pour la seule ville de New York et 14 pour Atlanta. Ce redémarrage est bien sûr une excellente nouvelle pour le groupe qui réalise 40 % de son chiffre vers les USA. En fonction de la demande, elle devrait continuer d’adapter son offre de sièges pour parvenir en mars 2022 à un niveau proche de 90 % de celui de 2019. Sur la ligne vers Houston, elle va remplacer les Airbus 330 par des Boeing 777 qui offrent plus de sièges. En fait, Air France avait maintenu des vols vers les USA, mais ils étaient réservés aux ressortissants américains vaccinés, cela représentait un peu moins de 50 % des vols. Pas de surprise, maintenant c’est la ruée vers l’Ouest, British Airways a vu les recherches de vols et séjours vers certaines villes américaines augmenter de 900 % pour la période de Noël, peu après que le gouvernement américain ait annoncé cette réouverture. Idem pour American Airlines. Rien d’étonnant à cela, les dessertes transatlantiques et transpacifiques sont les plus rémunératrices, voilà pourquoi la concurrence y sera plus rude. Malgré cet engouement, la situation estivale n’a pas perduré. Juillet avait été un bon mois, mais la demande globale a baissé en août et septembre. Personne ne dispose d’une vraie visibilité à moyen terme. IATA, qui suit le pouls du monde aérien, s’attend à une réduction des pertes qui passerait de 51 milliards en 2021 contre 11,6 en 2022. C’est mieux que 2020 ; le chiffre était de 137 milliards. Le trafic aérien devrait s’ajuster à 3,4 milliards de passagers transportés contre 2,3 en 2021.
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