Un jour, j’ai échangé avec Gérard, un fidèle lecteur d’une cinquantaine d’années, membre d’un aéro-club dont il pilotait les avions à avionique traditionnelle, pilote expérimenté et appliqué. Il m’a dit encore et toujours préparer ses navigations à l’ancienne en partant d’une carte papier SIA, avec un crayon, une gomme et une règle d’écolier. Je crois avoir déjà mentionné cet « hibernatus » du XXIe siècle, auquel j’avais rappelé les progrès que l’aviation avait tirés du Global Positioning System (GPS), d’abord à travers des matériels portables, puis de l’avionique intégrée. Je lui avais exprimé à regret combien il était désolant qu’Emmanuel Davidson fasse autant d’efforts chaque mois, en vain apparemment : « Eh bien quoi, c’est quand même mon droit de voler ainsi et c’est aussi mon plaisir ! » Après quelques mois de réflexion, Gérard m’avait demandé quel GPS portable acheter : mais il avait loupé le coche, selon moi, et je lui avais donc conseillé d’acheter un iPad, avec GPS intégré et la plus grande capacité de stockage possible, pour y charger des applications hyperconnectées et malines, dédiées à la navigation aéronautique. Et, tout le reste, bien sûr, puisqu’un iPad peut remplacer un ordinateur. C’est donc ce qu’il a fait et il m’a alors avoué que c’était « absolument génial ! » J’ai un vieil iPad, moi aussi, même si le N77GJ que je pilote souvent est équipé d’une avionique glass cockpit Garmin G1000, avec l’option Jeppview notamment : il est toujours placé sur mes genoux, et je ne saurais décoller sans lui puisqu’il fait office de back-up pour ma documentation Jeppesen et pour le MFD du G1000. Je passe de l’un à l’autre lorsque je veux trouver une information sans modifier l’affichage du G1000.
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