L’expérimentation a été positive. L’École nationale de l’aviation civile (ENAC) exploite à titre expérimental deux appareils électriques de type Velis pour la formation des élèves pilotes de ligne. Le premier est arrivé en mai, le second en août. Il a fallu d’abord former les instructeurs, sachant que la DGAC exige 10 heures au minimum pour instruire, mais si comme le dite Thierry de Basquiat, deux sont suffisantes pour presque tout connaître. Les appareils ont été positionnés sur la base de Carcassonne, l’un des différents centres de formation de l’école.
L’objectif était d’évaluer les contraintes de l’exploitation (45 minutes de vol pour 45minutes de charge) et les qualités de vol. Le programme de formation a été naturellement amendé pour tenir compte des spécificités de cette machine bourrée d’électrons. Ainsi, l’appareil est utilisé pour les 10 premières heures de vol, il répond aux exigences de l’école de début et le travail en secteur. Pour le moment, les 10 heures de Velis permettent de remplacer 7 heures d’avion à motorisation thermique, sans toutefois aller jusqu’au lâché. La transformation sur appareil à moteur à combustion intervient tout de suite après.
Sur le plan technique, le Velis est issu du monde de l’ultraléger, ce qui se traduit dans son utilisation. Toutefois, cela devrait inciter à la finesse de pilotage des apprentis pilotes. Autre particularité : quand vous réduisez, l’hélice s’arrête et sa résistance est beaucoup plus faible que sur un avion thermique. Malgré cela, le résultat est très positif. L’école n’entend pas stopper son expérimentation et attendre la solution « idéale », plusieurs projets sont dans les tuyaux. En attendant, l’école a commandé deux appareils pour les déployer sur différentes bases afin que la majeure partie des élèves puisse passer sur la machine.
L’initiative de départ revient à la FFA et notamment Jean-Luc Charron, son président, souvent « chahuté » sur le sujet. Dès 2017, il avait sollicité l’ENAC afin d’avoir un retour sur la machine par une école pro. Ce retex est demandé par pas mal de monde : le constructeur en premier qui naturellement collecte de la data, d’autant que Pipistrel travaille sur d’autres appareils électrique et hybride plus ambitieux. Les autres écoles sont également intéressées par cette expérimentation avant de franchir le cap. L’ENAC rendra ses Velis à la FFA en attendant de recevoir les siens. L’aviation verte, c’est parti.