Nous étions quelques amis devant la télévision, avides de prévisions météorologiques, lorsque le commentateur a expliqué que le mauvais temps qui gâchait nos journées était dû à une goutte froide. Une goutte froide ? Allons bon ! Je me suis légèrement tassé dans le fauteuil en espérant que personne ne relèverait cette précision fondamentale. Mais voilà, il y a des matins où il faudrait rester couché et c’était un jour comme ça. J’ai en effet le malheur, en ces temps difficiles, de passer pour un pilote et la question est tombée, brutale : « C’est quoi une goutte froide ? » J’ai évité la honte comme j’ai pu : « C’est une masse d’air froid bloquée en altitude. Comme l’air qui vient du sol est plus chaud, il ne cesse de monter, ce qui crée de l’instabilité, donc des nuages cumuliformes, des orages quoi. » L’explication était trop simple et un gros doute subsistait. Pris entre la nécessité absolue de sauver l’honneur des seigneurs du ciel, mes frères, et mon incapacité à en dire davantage, j’ai sorti la grosse artillerie de façon à couper court à toute velléité d’en savoir davantage : « Une particule d’air monte tant qu’elle est plus chaude que son environnement, c’est ce qu’on appelle l’adiabatique. »
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