Le CTLS, on le connaît depuis toujours, enfin plus exactement son « ancêtre », le CT de Flight Design. À l’époque, il y a 15 ou 20 ans, il était déjà d’une incroyable modernité. Rapide, composite, confortable. Il était l’œuvre quasi parfaite qui donnait aux pilotes avion l’envie de changer de monture, d’oublier les DR400 et leur inertie de DR400, « safe » mais lourds, pas très vifs et pas très rapides. Le CT, c’était l’avenir. La bestiole filait à plus de 200/220 km/h, autant dire que c’était le mur du son parmi les ULM de l’époque. Il avait une bouille particulière, peu répandue dans un milieu où les longs capots étaient plutôt la règle. Lui, il avait un jabot. Il était rondouillard, ce qui lui donnait un look inimitable, presque une signature graphique. Résultat : la verrière semblait proche du nez, ce qui lui conférait un côté compact et, surtout, une vue bien dégagée. Déjà, le constructeur avait pris le parti de se passer de hauban. Encore plus moderne face aux avions, mais également aux ULM qui servaient d’école comme les Skyranger ou les Savannah. Son design en goutte d’eau était symbolique des premiers moments d’essor du marché de l’ULM. Presque la référence. Je me souviens aussi que, parfois, la rumeur l’affublait de défauts le rendant impropre à mettre dans toutes les mains : il était sensible, fin à poser, etc. Bref, dans ce milieu, le taillage de costard est presque une seconde nature. Alors, pour 2021, comment le produit s’est-il bonifié ? Est-il toujours ce symbole de modernité ? Au Mondial de l’ULM, à Blois, je croise Christophe Briand, l’importateur historique de la marque. Je vois le « petit-gris » sur son stand et j’apprends qu’il est « essayable » en région parisienne grâce à son pilote-convoyeur-commercial, Norman. Le garçon est chic, vif comme un écureuil et m’attrape sur le stand, me proposant un tour avec, avant que j’aie pu même ouvrir la bouche. Une semaine plus tard : direction Saint-Cyr pour revisiter le modernisme…
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