Sans nul doute, nos grands-mères avaient-elles raison quand elles nous répétaient que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Mieux vaut des méthodes éprouvées et efficaces plutôt que des initiatives hasardeuses, ce dicton s’applique parfaitement à l’aéronautique : les avions conçus dans la tradition des formes, tel le Piper Malibu, nous enchantent encore 40 ans plus tard, ce n’est pas le cas d’autres qui ont disparu aussi vite qu’ils nous ont enthousiasmés. Je pense, par exemple, au Beechcraft Starship, un biturbine « pusher » futuriste, tout composite, un six places à bord duquel j’ai eu l’occasion de voyager, un avion qui devait propulser l’aviation de papa dans le futur. En fait, le Starship allait vite s’avérer invendable du fait de son prix trop élevé par rapport à celui des appareils concurrentiels, de sa vitesse comparativement bien trop faible, d’un haut niveau sonore en cabine, de ses plans « canard » tellement inhabituels qu’ils en devenaient inquiétants, bref, des défauts qui ont fait que les 300 millions de dollars des années quatre-vingts investis dans le programme – plus d’un milliard de dollars d’aujourd’hui – ont été gaspillés et la cinquantaine de Starship construits a été détruite.
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