Dans le cadre du programme de relance de la filière aéronautique inclus dans le dispositif France Relance, Robin Aircraft a été retenu comme projet lauréat et recevra environ 1,7 million d’euros qui émanent du fond de modernisation, de diversification et de verdissement des procédés de la filière aéronautique. Celui est doté de 300 millions d’euros et doit permettre aux sélectionnés à la fois de sauvegarder les compétences et d’investir vers de nouveaux procédés de fabrication, voire de nouveau produits. Robin Aircraft a fait partie des 244 dossiers acceptés par l’État et notamment le ministère de l’Industrie, 650 ont été déposés dans le cadre d’un appel à projets, celui-ci court jusqu’au 1er juin.
Que va faire Robin de cet argent ? Il arrive à point nommé dans le cadre d’un programme que l’entreprise avait envisagé. Il va constituer un apport permettant à Robin Aircraft de solliciter les banques. L’investissement prévu serait de 5 millions d’euros. Officiellement, ce budget servira à, entre autres, améliorer encore les appareils DR401. Le programme étatique prévoit une finalité de verdissement et la préparation de l’avion du futur. Alors, quel serait l’avion du futur, façon Robin Aircraft ? La cellule, quoique de conception ancienne, n’a pas vocation à changer au plan aérodynamique ; de même, le matériau de construction, le bois, est un produit plutôt écolo, à condition de remplacer les arbres abattus.
Reste donc le moteur. Dans ce domaine, une chose est sûre : on ne trouvera pas de moteur électrique sur les DR400, les batteries seraient trop lourdes, ni même d’un moteur Rotax. On estime chez Robin que la fiabilité du moteur autrichien n’est pas au rendez-vous notamment pour 915 iS. Il reste donc la voie de l’hybride. On sait que la solution Turbotech intéresse pas mal de monde et que, comme les autres, Robin a été approché. Mais pour l’heure, rien n’a filtré sur les intentions du constructeur dans le domaine du moteur. Plus prosaïquement, une partie du budget servira à la modernisation de la chaîne de production, l’effectif devant évoluer vers une centaine de salariés d’ici six ans. En clair, il faut comprendre que l’on ne change pas un avion plébiscité par les clubs. Dans l’actualité de Robin, il faut également noter la commande par la DGA au profit de la Marine nationale de deux Cap 10 C (C pour carbone qui constitue le longeron). Ils serviront très vraisemblablement à la sélection en vol effectuée au sein de la 50 s à Lanveoc-Poulmic.