Le transport aérien continue de subir les affres de la crise du Corona virus avec une certaine violence. Les compagnies sont lancées dans une course à la réduction des coûts qui, au-delà de toutes les prestations pouvant être sous-traitées, vont toucher les effectifs de leur personnel. Personne ne sera épargné : les gens du sol comme les pilotes.
American Airlines s’apprête à licencier 19 000 employés à compter du 1er octobre si le congrès ne décide pas d’une aide supplémentaire d’au moins 25 milliards de dollars par rapport à l’enveloppe de 50 milliards déjà débloquée pour l’industrie du transport aérien. Jusqu’à maintenant, les compagnies aériennes américaines ne pouvaient pas licencier tant qu’elles étaient sous le coup de la loi CARES. Celle-ci cessera d’être effective dès le 1er octobre. Logiquement, le virus aurait dû être sous contrôle… Pour American Airlines, 12 500 personnes ont déjà accepté de quitter l’entreprise et 11 000 autres seront en congés jusqu’au premier octobre. L’effectif global de 133 000 salariés avant la crise sera diminué de 40 000 personnes. Delta est dans la même situation. 1941 pilotes devaient être licenciés à partir du 1er octobre. En effet, alors qu’elle emploie actuellement 11 000 pilotes, ses besoins pour le programme été 2021 se monterait désormais plus qu’à 9450 pilotes.
Plus près de nous, Finnair va se séparer de 1 000 personnes. Pour Quantas, 8 500. Ces chiffres doivent être rapprochés de ceux d’Air France (7500 personnes), de British Airway (12 000), de Lufthansa (22 000), sans oublier les accords qui visent à réduire les salaires des pilotes en général. Fin juillet, IATA avait annoncé la couleur : pas de retour à la normale avant 2024 selon ses dernières prévisions à long terme, la demande de voyage a baissé de 58,4 % pour les six premiers mois de l’année. Au global, les RPK (recette passager kilomètre) baisseront de 60 %.