Tous ceux qui l’ont rencontré gardent de lui le même souvenir : un patron profondément humain, affable, voire presque bavard, immensément passionné par son métier de constructeur (et de concepteur) et attaché à l’écoute du client qu’il soit privé ou club. Pierre Robin a fait son dernier vol le 5 août après six décennies de recherche, d’innovation et de soutien sans faille de l’aviation légère. Le nom de Robin a fait le tour du monde, devenant le symbole français de la petite aviation de club, celle qui a forgé des vocations, formé des pilotes de loisir, de ligne ou militaires. Il laisse un patrimoine immense au point que ses modèles, en passant dans les mains de la famille Chauffour, lui ont survécu. Aux grandes heures de la production des avions Robin ou Centre Est Aviation, il passe son temps dans l’usine, un peu comme Marcel Dassault qui marchait entre les planches à dessin pour admirer les performances de ses dessinateurs. Pierre Robin observe tout. Ce qui se construit sous ses yeux, c’est le filigrane de sa vie : l’assemblage d’un peu de bois pour en faire un avion ou plutôt une gamme d’avions.
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