Comme on pouvait s’y attendre, l’activité des aéro-clubs et des écoles de formation au pilotage est totalement arrêtée. La Fédération française aéronautique a envoyé des messages, il y a quelques heures, aux présidents de clubs qui semblent avoir été sensibles à cette sollicitation. Les clubs tombent naturellement sous le coup de l’arrêté du 14 mars, complété par celui de l’arrêté du 15, qui interdit l’accès du public jusqu’au 15 avril prochain aux organismes de formation, soit ceux de la catégorie R. Selon les propos du chef de l’État, le confinement de la population devrait durer 15 jours, soit jusqu’à début avril. Mais, en fonction des avis non officiels du corps médical, il y a tout lieu de penser que ce confinement durera plus longtemps.
Cette rupture dans la formation, qu’elle soit privée ou professionnelle, reste très problématique, certainement davantage pour les pros pour lesquels les programmes vont être adaptés. Le vrai souci vient de la prorogation des licences qui arrivent en fin de validité. Passée la date de « péremption », elles ne seront plus valides : un pilote est alors cloué au sol. À ce titre, la FFA a pris contact avec la DGAC afin de trouver une solution qui pourrait prendre la forme d’un moratoire sur l’expiration de la date de validité de la licence expirée, mais également celle concernant les aptitudes de classe 2. Autre activité concernée : les ateliers de maintenance.
Les garages ayant le droit de fonctionner selon les consignes du gouvernement, ils sont en principe fonctionnels. Ils doivent naturellement mettre en place les mesures de précaution (distance réglementaire et autre gel pour les employés) et ne pas recevoir du public en trop grand nombre, une contrainte facile à satisfaire en cette période de confinement. Mais faire travailler deux mécanos à bord d’un avion dans le cadre d’un chantier un peu sérieux peut s’avérer problématique. Au-delà des interventions, se pose également le problème des buttées concernant les certificats européens de navigabilité (CEN) dont, là encore, la date peut expirer et qui pourrait clouer les avions au sol une fois la période de confinement terminée. Jean-Luc Charron reste confiant et attend une certaine forme de souplesse de la part de la DGAC, mais également de l’EASA. D’autant que quelques grands pays européens comme l’Allemagne, l’Espagne ou encore la Belgique sont dans la même situation.
Il remarque progressivement que le texte du 15 mars s’assouplit pour permettre le fonctionnement d’activités commerciales qui n’avaient pas au départ une nécessité vitale. Peut-être les autorités de l’État attendent-elles que les Français aient pris assez la mesure de la gravité de la situation pour faire varier le curseur. Pour l’heure, le Tour Aérien des Jeunes Pilotes prévu fin mai est officiellement maintenu. Les inscriptions sont recevables jusqu’au 13 avril.