Le transport aérien est depuis plusieurs semaines touché de plein fouet par les effets du coronavirus. Air France n’échappe pas à la règle. Elle a commencé par limiter ses vols vers les pays impactés, puis envisagé de réduire la voilure et de réorienter son trafic long-courrier vers d’autres destinations que les USA. Aujourd’hui, la compagnie a annoncé qu’elle allait réduire son activité de 70 à 90 % pour faire face à une demande orientée à la baisse comme en témoigne la baisse du trafic et des ventes. Cette réduction est programmée pour deux mois.
Elle est naturellement la conséquence de la limitation de la circulation des voyageurs en provenance d’Europe, mais également d’une politique globale de confinement de plus en plus drastique au plan international. Dans un premier temps, la flotte des 747 et des A380 sera clouée au sol, les seconds devaient sortir de l’entreprise en 2022. Pour s’assurer un volume de trésorerie, le groupe a prévu un plan additionnel d’économies qui générera au cours de l’année 2 020 200 millions d’euros et une première révision du plan d’investissement d’environ 350 millions d’euros, auxquels s’ajoutera l’impact de la baisse d’activité sur le montant des investissements de maintenance. Par ailleurs, Air France et KLM consulteront les instances représentatives de leur personnel sur des mesures prenant en compte les impacts de la baisse d’activité, dont la mise en œuvre d’activité partielle.
Le Groupe Air France-KLM a tiré la semaine dernière une ligne de crédit renouvelable pour un montant total de 1,1 milliard d’euros et KLM a pour sa part tiré une ligne de crédit renouvelable pour un montant total de 665 millions d’euros. Le Groupe et ses filiales disposaient ainsi à la date du 12 mars de plus de 6 milliards d’euros de liquidités. Par ailleurs, l’État pourrait revenir au capital d’Air France, comme l’a souligné le ministre de l’Économie Bruno Lemaire sur BFM, expliquant que « l’État aidera les entreprises dans lesquelles il détient une participation. » Cela pourrait se traduire par une augmentation de capital, voire par un système d’allégement des charges et autres prélèvements, une solution qui serait préférée par l’équipe dirigeante. En un mois, le titre Air France a perdu 50 % de sa valeur.