L’aéronautique sera, à l’avenir, électrique ou hybride, à condition que la partie thermique soit « écologiquement correcte ». On s’oriente un peu plus chaque année vers ces motorisations comme en témoigne le premier vol du banc d’essai volant Cassio 1 de VoltAero qui a pris l’air, il y a deux jours sur l’aérodrome de Royan. Il ne s’agit bien sûr que d’un « pré prototype » puisque l’appareil disposait d’un « avant » avec une hélice inactive. Le premier vol de cet aéronef est le lancement de la phase de tests des deux moteurs électriques ENGINeUS 45 de Safran Electrical & Power.
Ils offrent une puissance de 45 kW, soit environ 60 ch. À l’arrière, fonctionnait également un moteur thermique, servant à la fois à la propulsion, à la charge des batteries et l’alimentation électrique. Le vol s’est bien passé et Jean Botti, l’un des initiateurs du projet, estime que cette étape est importante pour accumuler de l’expérience en altitude. Pour l’heure, c’est bien le fonctionnement des moteurs qui est testé, car la configuration du vrai prototype sera certainement très différente avec un nez plus aérodynamique, sans hélice parasite.
Les deux moteurs électriques sont implantés dans les ailes. La solution de l’électrique va changer la façon d’exploiter des avions, tant sur le plan du vol que sur celui de la maintenance. Les moteurs électriques sont inusables et délivrent leur puissance rapidement. Au sol, chez VoltAero, on travaille également sur le module de puissant hybride qui sera installé à l’arrière. À terme, le Cassio sera équipé de 5 moteurs, délivrant une puissance globale de 800 CV dans sa version la plus grande.
La cellule est celle d’un Cessna Skymaster 337 push-pull. Avec son projet Cassio, VoltAero entend proposer un avion propre destiné aux pilotes privés, mais également aux petites compagnies de vol charter, voire d’affaires ou aux opérateurs de petit fret pour des exploitations régionales. Les capacités seront de quatre à neuf places avec une cellule qui sera fabriquée en matériaux composites étant ainsi plus légère. Naturellement, les puissances disponibles varieront selon la taille et le nombre de places. Autre intérêt remarqué lors de ce premier vol d’essai : la discrétion des moteurs et leur faible niveau de bruit.
Aujourd’hui, l’architecture reste encore classique avec deux moteurs d’aile, la Nasa expérimente notamment une version du P2006 avec un ensemble de petits moteurs électriques implantés sur le bord d’attaque. Le ENGINeUS ™ 45 fait partie d’une famille de moteurs compacts, légers et adaptés à la rotation des hélices de l’aviation légère et des E-fans (à partir de 1500 TRS/min), les plus puissants pourront délivrer 500 kW, un peu moins de 700 ch. Un premier vol officiel de l’aéronef, en configuration prototype, devrait avoir lieu le 24 mars devant la presse.