Trois hommes et un terrain ! Ce pourrait être un titre de film des frères Dardenne. L’aventure nous conduit en Belgique, un petit pays avec une densité de zones, une densité de cultures, de langues, de pratiques aéronautiques, avec des hommes formidables : voilà en résumé l’aviation belge. On parle de Namur (Temploux EBNM) depuis plusieurs mois. Certes, Sonaca a avisé le monde aéronautique de l’existence d’une nouvelle usine d’assemblage sur ce terrain, mais au sein du plus grand cercle d’affaires de Bruxelles, le B19, on commence aussi à parler aviation générale et de projets hors norme portés par des hommes d’un talent formidable. Dans mes souvenirs de pilote, Namur Temploux était un sympathique terrain en herbe, un peu endormi, peu praticable en hiver, avec un brouillard à ne pas voir la piste. C’est donc un jour d’automne brumeux que nous avons fait le voyage jusqu’à Temploux, mais par la route, le terrain n’étant pas IFR. Même si l’idée d’acheter un aérodrome vient rarement à l’esprit des pilotes, il suffit parfois d’un coup de foudre pour que des petits miracles se produisent. Au départ, Temploux était un terrain en herbe, créé par les Américains lors de la Seconde Guerre mondiale. Le Dakota du général Bradley y était en outre basé. « Gangway advanced » a été fermé en 1946. En 1947, l’aérodrome civil a été créé. Après des investissements importants dans les années soixante-dix, il est privatisé en 1983 par manque de rentabilité.
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