Le sol est ciré, un Citation M2 est exposé dans le hall vitré, il y a également un Cessna 172 Garmin G1000. Dehors, on aperçoit un Cessna Lattitude flambant neuf avec ses neuf places, son plancher plat et son avionique Garmin G5000. Dans le couloir derrière la vitre, une escadrille d’apprentis pilotes, tous cravatés, chemise blanche et pantalon noir, arpentent les lieux. Affairés ou pas près de la machine à café. On échange sur le dernier cours ou les premiers vols qui démarreront. Tout le monde est gentil, souriant, bienveillant, affable comme si j’étais un petit vieux qu’on aidait à traverser. Ce monde est heureux. Dans quelques mois, ces jeunes colibris seront peut-être en ligne, easyJet, Ryanair, Vueling… Tous les ans, ils sont entre 120 et 150 à sortir avec moins de 200 heures des connaissances neuves dans la tête et des rêves de bureau au niveau 300. Nous sommes dans la plus moderne des écoles françaises, Astonfly, à Toussus-le-Noble. La plus moderne, mais peut-être aussi la plus jalousée tant la réussite du modèle de Charles Clair, son fondateur, s’impose naturellement. Aujourd’hui, les élèves ont droit à une conférence sur le métier de pilote d’aviation d’affaires par un représentant et un pilote de Textron, le tout dans la langue de l’oncle Sam. C’est l’équipage du M2 se trouvant dans le hall qui fait sa tournée européenne.
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