Comme tous ceux qui la pratiquent, j’adore la route nord si stable, géopolitiquement s’entend, j’y vole régulièrement depuis que je pilote, la satisfaction que j’en tire est totale, mais différente selon le type de machine convoyée, la saison, la météo, les pannes et les amis qui vous accompagnent. Par contre, jamais les vols sur cette route qui survole l’Islande, le Groenland et le Labrador ne sont à sous-estimer, ils sont parfois difficiles et c’est généralement alors qu’on en tire un vrai plaisir. Ce vol proposé par Olivier Demacon, pilote qualifié tous azimuts, devait être un vol de routine puisqu’il s’agissait de livrer un petit biréacteur d’affaires EMB-500 Phenom 100 à Burlington, aux USA. Il devait durer deux jours. L’aviation d’affaires à réaction, c’est un peu comme Air France, c’est aussi rapide et sûr, mais bien plus intéressant comme me l’avaient prouvé deux traversées précédentes, en Falcon 7X et Phenom 300. Quand Olivier Demacon m’a appelé depuis les Indes pour me proposer de faire équipe avec lui pour la partie Atlantique Nord du convoyage d’un Embraer sous laissez-passer, il avait quand même annoncé la couleur : il s’agissait d’un avion racheté aux enchères par un Américain, submergé par les flots pendant la mousson, depuis la queue jusqu’aux sièges des pilotes.
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