Les grandes manœuvres aériennes ont commencé entre la Réunion et Madagascar. Peu de temps après l’accord de partenariat signé entre Air Austral et Air Madagascar, la DGAC malgache serait-elle en train de favoriser ces deux compagnies au détriment de la concurrence ? Pour les responsables de la compagnie Corsair, le doute n’est plus permis. L’airline dirigée par Pascal de Izaguirre vient de se voir refuser des droits de trafic entre les deux iles. Courant 2017, après avoir obtenu ces droits dans le cadre d’un accord entre Etat français et Etat malgache, Corsair a donc mis en place depuis 8 mois une liaison La Réunion /Madagascar. Elle s’effectue avec des gros porteurs, ceux qui relient Paris à la Réunion et qui acheminent ensuite les clients à destination de la « Grande Ile ». Une utilisation optimale de la flotte Corsair mais surtout qui a séduit plus de 17000 passagers en 8 mois. Selon les responsables, ce sont des passagers nouveaux qui n’ont pas été pris au trafic local. Le chiffre est d’ailleurs largement supérieur aux prévisions de Corsair. Et les statistiques sont même assez précises : 64% de passagers sont réunionnais, 24 % sont des passagers en transit venant de France, 10 % sont des Malgaches venant de ou allant à Madagascar. Cette exploitation marchait tellement bien que la compagnie projetait d’ouvrir une seconde rotation hebdomadaire. Non seulement, la DGAC locale refuse les droits concernant une seconde rotation mais elle refuse désormais ceux de la première. Ceci est d’autant plus curieux que cette exploitation a un sceau étatique puisque conclu entre la France et Madagascar. Difficile d’imaginer que la décision de la DGAC a une plus haute portée juridique qu’un accord bilatéral politique. Cette croissance du trafic sert également les intérêts du ministre du Tourisme. Cette exploitation de Corsair reste par ailleurs marginale en regard de celles des deux autres compagnies qui mobilisent 90% du trafic. Avec cette liaison, Corsair installe une notion de concurrence favorable aux passagers qui serait totalement absente si la compagnie française disparaissait. Une réunion devrait se tenir prochainement pour tenter de trouver une issue favorable avant l’entrée en lice des instances politiques.
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