Selon une étude de l’université d’Harvard de Boston et citée par le cabinet Impact Études, les pilotes de ligne seraient nombreux à souffrir de symptômes dépressifs. L’étude a été motivée par le crash de l’Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings le 24 mars 2015 dans les Alpes françaises. Le copilote, Andreas Lubitz, avait percuté volontairement l’avion contre un flanc de montagne, tuant 144 passagers et les six membres d’équipage. Les chercheurs de l’université d’Havard ont interrogé 3500 pilotes de ligne (sur 140.000 pilotes dans le monde) environ dans 50 pays par le biais d’un questionnaire anonyme61. Sur ce total, 1848 ont accepté de répondre sur les questions concernant la santé mentale. 233 (12.6%) 62 présentaient des symptômes qui s’apparentaient à de la dépression, 75 (4.1%) ont indiqué avoir eu des envies suicidaires durant les quinze derniers jours. « Nous avons constaté que de nombreux pilotes actuellement aux commandes d’un avion présentent des symptômes dépressifs, et il se peut qu’ils ne cherchent pas un traitement en raison de la peur d’impacts négatifs sur leur carrière », a indiqué T.H. Chan, professeur à l’Université Harvard. « Il existe un voile opaque de secret sur les problèmes de santé mentale dans le cockpit. En utilisant un sondage anonyme, nous avons pu passer outre les peurs de la stigmatisation ou de la discrimination à l’emploi. » Pour expliquer leur mal-être, de nombreux pilotes évoquent de longues heures de travail, l’éloignement du foyer, des horaires irréguliers qui engendrent de la fatigue physique et mentale et favorisent la dépression. Selon les chercheurs, ces statistiques inquiétantes justifient la nécessité de créer des dispositifs pour améliorer le suivi et les traitements préventifs des PNT.
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