Lorsque les relations diplomatiques entre les gouvernements américain et iranien se sont améliorées au début 2016, Milos Krivokapic et moi avons aussitôt rêvé d’un nouveau raid à partager avec nos lecteurs qui les emmènerait vers des lieux aussi mythiques qu’Ispahan, Chiraz, Persépolis, Tabriz… Est née alors une ébauche de « Cap sur Téhéran », annoncée dans nos colonnes, dont nous avons assez tôt mesuré les difficultés techniques et politiques mais à cœur vaillant rien d’impossible, d’autant que des lecteurs ont immédiatement mordu à l’hameçon, une vingtaine d’équipages a manifesté son envie de participer à ce nouveau « Cap ». Il n’y avait là rien de surprenant car les contingences d’un vol en escadrille – que les pilotes, individualistes par essence, détestent – sont supportables si la destination choisie est formidable. C’était le cas une fois encore. Seul l’attaché d’ambassade de la République islamique d’Iran à Paris a montré quelque étonnement lorsqu’il nous a reçu dans son hôtel particulier de l’avenue d’Iéna : « Mais… Air France fait très bien le travail ! » Après nous avoir aussi gentiment reproché d’avoir mis la charrue avant les bœufs, expliqué un contexte géopolitique compliqué et la méconnaissance de la population en matière d’aviation privée, il n’a formulé que quelques exigences acceptables.
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