On ne sait pas encore très bien quelle sera la place de l’électricité dans notre aviation générale. Depuis plusieurs mois, un hélicoptère monoplace électrique a pris l’air pour la première fois au monde. Volta utilise une veille cellule existante sur laquelle ont été installés deux moteurs brushless alimentés par des batteries au Lithium. Il a brillamment volé en octobre devant la ministre de l’Environnement, Ségolène Royale, toute enjouée de voir fonctionner cet hélico zéro émission de carbone. Son concepteur, Philippe Antoine, est parti d’une cellule existante. C’est aussi ce qu’ont fait les Américains en équipant un R44 d’un moteur électrique et de batteries. Ou Airbus en 2009 quand quatre moteurs électriques ont été greffés sur le plus petit bimoteur du monde, le CriCri, conçu en son temps par Michel Colomban.
Philippe Antoine préfère les architectures classiques qui ont fait leurs preuves. L’E-Fan a, par exemple, une logique de conception très différente. L’E-Fan 2.0, celui qui sera à terme commercialisé, aura une architecture qui devrait rompre avec les schémas classiques. Ce que l’on sait, c’est qu’il sera multimoteur. Depuis l’E-Fan 1, présenté en fanfare il y a deux ans, de très nombreuses solutions techniques ont été étudiées, comparées, pour parvenir à un compromis qui réponde au cahier des charges : un avion école susceptible d’être certifié, conservant les sensations du vol d’un avion et ne présentant pas de rupture d’usage avec les avions classiques pour l’insérer dans un processus d’apprentissage en club. Les représentants de l’EASA penchent donc plutôt vers un multimoteur. Cet E-Fan servira à établir un corpus de connaissances (gestion, distribution et usage de l’énergie électrique) qui permettront à Airbus d’envisager la construction d’avions de ligne électrique.
L’hélicoptère Volta 2 sera quant à lui la version plus ou moins aboutie de Volta avec une cabine aérodynamiquement étudiée, des batteries Lithium-souffre plus puissantes, des pales silencieuses… D’autres constructeurs, comme Pippistrel, sont restés plus classiques avec un seul moteur devant et une architecture de type avion traditionnel, la principale voie d’évolution sera alors la puissance de batterie et son poids. On a vu avec Volta ou l’avion de Siemens Hamilton que le comportement de l’appareil ne change pas véritablement si le moteur est électrique.
L’article complet sur Volta est à lire dans notre numéro de décembre.
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