La nouvelle va en étonner plus d’un… Air France va lancer une compagnie low cost long-courrier à partir de son hub de Charles de Gaulle. L’annonce a été faite jeudi 3 novembre en comité central d’entreprise. L’objectif est de reprendre la main sur des destinations sur lesquelles Air France était fortement concurrencée notamment les Antilles, mais également les destinations desservies par les grandes compagnies du Golfe. Jean-Marc Janaillac, le président, bouleverse la donne et fait sien le fameux proverbe de l’aérien : on ne devient pas une low cost, on naît low cost… Son objectif est triple : ouvrir de nouvelles lignes pour 30% de son activité, rouvrir des lignes non rentables et consolider les lignes menacées. Elle se veut un «laboratoire de la capacité d’innovation du Groupe». Sa surface a même été définie : 10 avions long-courriers d’ici 2020, sans doute des Boeing 787. Concernant les équipages, ils seront d’Air France, mais sous le régime du volontariat avec des «règles d’utilisation adaptées à son positionnement concurrentiel». Seront-ils moins payés que les pilotes classiques ? Peu probable quand on sait que les pilotes sont très attachés à leur rémunération. On se souvient que les pilotes Air France qui étaient venus renforcer Transavia avaient eu un sérieux coup de pouce au niveau salaire. Il y aura certainement des volontaires qui préféreront passer sur long courrier dans cette nouvelle low cost que d’attendre le passage captain long courrier sur les lignes traditionnelles long-courrier. Transavia est confirmée dans son rôle de compagnie low cost sur les marchés domestiques français et néerlandais. Elle devra également se positionner face aux autres low costs du marché et face au TGV. En 2017, sur le point à point, il restera seulement HOP ! Air France et Transavia. L’initiative du président d’Air France sera remarquée, mais quid de la réaction des pouvoirs publics qui restent toujours totalement sourds face aux demandes des organisations professionnelles (FNAM, SCARA et SNPL ) d’enrayer la baisse du pavillon français ? Cette nouvelle compagnie low cost sera confrontée comme les autres aux différentiels de prélèvements qui existent en Europe et qui sont un frein à la rentabilité. Sans oublier les augmentations récurrentes des charges qui pèsent sur le transport aérien français.
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