Le premier motif est certainement l’envie de voler aile dans aile pour éprouver ce plaisir si particulier d’être là, très proche de l’autre, et de partager avec lui le même espace aérien, d’effectuer les mêmes trajectoires, de compenser en même temps les sauts de vent lorsque l’aérologie est capricieuse… Il s’agit aussi d’une forme de victoire technique personnelle. Et puis, comment ne pas penser au mythe du pilote de chasse ? Bref, le vol en patrouille, c’est un plaisir de gosse… pour adulte.
Mais si l’on regarde bien, il y a une autre bonne raison de s’y essayer : notamment celle de se familiariser avec un autre avion proche de sa sphère de vol et ainsi d’apprendre à gérer ses évolutions, ainsi que les trajectoires de son pilote en conservant des paramètres de sécurité. C’est donc une façon de réviser ses bases et d’affiner son pilotage. Et c’est encore mieux quand les deux professeurs, un dans chaque appareil, sont des pilotes de chasse à la retraite. C’est justement le cas au sein du Vol des Aigles, une école ULM basée à Biscarrosse que nous sommes allés visiter en octobre.
Certains pilotes tentent ce type de vol de manière sauvage et instinctive alors qu’au sein d’un stage, on apprend à mieux gérer son avion et ses trajectoires ; puis, on aborde la formation et la façon dont, méthodiquement, on se place par rapport à l’autre. On travaille ainsi les déplacements autour de l’avion du leader : étagement (positionnement en altitude), retrait (positionnement horizontal) et écartement (distance latérale) avec un ordre précis. En même temps, on évalue les trajectoires d’évitement en latéral et en vertical. Sont abordés également les rassemblements (rapprochement de loin) après un éclatement, etc. Le stage vol en patrouille est donc à la fois un moment de plaisir et un exercice de pilotage pur, supervisé par deux pros de la patrouille serrée. Le reportage est à lire dans notre numéro de novembre.