L’ULM à la française est une pépite. Une exception réglementaire unique qui permet tellement de choses. Les jeunes peu fortunés peuvent, par cette voie, commencer à voler ; les moins jeunes peuvent continuer à voler alors même que l’aviation certifiée ne les accepte plus sur le plan médical. C’est une alternative pour ceux qui fuient les coûts exorbitants de l’aviation générale. Il faut donc préserver cet espace libertaire à tout prix. De surcroît, c’est un secteur économique important… Et puis, c’est un espace où l’homme a la possibilité d’être encore pleinement responsable de ses actes.
Mais voilà, cette richesse ne saute pas aux yeux de tous… Au point que certains pilotes ULM décident de voler au mépris de quelques règles élémentaires : celles, simples, de l’aérodynamisme, celles qui touchent à l’entretien de leur appareil et celles du bon sens… Ils volent comme s’ils devaient accomplir un besoin irrépressible de voler. Dans ce cas, le résultat est cash : entre ceux qui décollent sans essence, ceux qui arrivent après la nuit tombée, ceux qui se plantent en virage à faible vitesse, ceux qui veulent photographier la maison des potes avant de décrocher, l’accidentologie de 2015 a été catastrophique : 55 morts. Et encore, on ne recense pas tous les incidents. À la suite du salon de Blois, vitrine de l’ULM, il y a eu plusieurs accidents, dont certains mortels. C’est d’autant plus regrettable que la grande majorité des Ulmistes volent sans histoire…
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