Travaillant pour une compagnie en long courrier, j’ai l’occasion de faire escale sur cette terre lointaine et immense qu’est l’Australie et notamment à Melbourne, dans l’État de Victoria. Toutefois, les temps d’escale de nos jours, permettant tout juste de se reposer, il était devenu impératif, si je voulais m’imprégner de la réalité australienne, d’y passer de vraies vacances. Mon épouse Josiane partageant ce désir ancien, il nous est tout naturellement apparu que louer un avion léger pour parcourir ce pays gigantesque, serait idéal. Nous avons effectué en 2014 une trentaine d’heures de vol aux commandes d’un C172S qui nous a conduits de Melbourne à la Tasmanie, Adélaïde, Saint-George (à 400 km à l’ouest de Brisbane), Sydney et retour, récit que j’ai publié dans la revue. Un an plus tard, en novembre 2015, nous décidons de renouveler l’expérience au départ de Melbourne mais cette fois cap à l’ouest le long de la côte sud de l’Australie jusqu’à Perth et retour par l’intérieur des terres, c’est-à-dire en survolant d’immenses déserts nécessitant un équipement de survie.
Il faut d’abord trouver un avion, vérifier les licences et acheter des cartes
C’est donc le cœur léger que nous débarquons le 11 novembre 2015 dans les locaux désormais familiers du RVAC (Royal Victorian Aero Club) situé sur l’aérodrome de Moorabbin, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Melbourne. L’objectif du jour est de régler quelques détails administratifs et financiers. Premier petit souci : j’avais demandé un C172, de préférence notre destrier de l’année passée, le VH-LSP, un C172S (180 cv à injection) avec 50 heures de potentiel car la boucle initialement prévue de 8 500 km, faisait que ce n’était pas un luxe. Or, le nouveau chef pilote nous annonce qu’il nous restait 42 heures plus une réserve de 5 heures pour ramener l’oiseau à son nid. Rien de bien grave, nous ferons une ou deux coupes pour raccourcir légèrement notre boucle. Deuxième souci, ma licence, obtenue en 2012, l’a été sous l’ancienne réglementation qui a été remplacée en 2014 par une nouvelle dont a d’ailleurs bénéficié Josiane : nous volerons donc grâce à sa licence.
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