Propos recueillis par Jean-Michel Bossuet, Photographie E. Chastant.
Je ne suis pas issu d’une famille de navigants mais j’ai toujours eu la tête dans les nuages. Je me souviens à peine d’un baptême en ballon à l’âge de 13 ans… Les tarifs de l’aéro-club du Touquet m’ont dissuadé d’aller plus loin. C’est à cette époque que je découvre une autre voie d’accès : l’ENAC, encouragé par ma mère. Moi qui était plutôt un dilettante, je pars en maths sup afin de préparer le fameux concours. C’était aussi la bonne période, j’allais faire partie de la plus grosse sélection Enacienne de tous les temps avec 160 pilotes à recruter ; attention, c’était juste avant la guerre du Golfe, il y avait alors une pénurie de pilotes. Reste qu’avant mon intégration, je dois passer sous les drapeaux. Nous sommes en 1990. J’ai la chance de le faire aux opérations de l’Escadron de chasse 3/12 Cornouailles à Cambrai, un vrai service intelligent. Je vais rester 16 mois dans une ambiance incroyable, sympa, passionnée et studieuse. En effet, Je m’attelle, sur les conseils de l’ENAC, à la préparation des certificats de la licence de pilote de ligne en même que certains pilotes de la base qui visent leur reconversion. Je vais avoir l’occasion de voler quelques fois en back seat d’un Mirage F1 ou en Fouga Magister. Je vais même aller au-delà de ma période annuelle avec 4 mois de « rab ».
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