Il y a quelques années, François et Claire qui participaient pour la première fois à l’un de nos raids m’ont littéralement sauté au cou après leur atterrissage à Prague : « C’est génial ! On ne pensait pas que cela était possible ! » Trois jours plus tard, ils se posaient à Moscou, deux ans après à Québec et, depuis, ils n’ont pas arrêté de voler.
Nous sommes ce qu’on pourrait appeler des pilotes remorqueurs. Nous faisons voyager loin ceux qui le souhaitent, tous les deux ans, du moins en théorie puisque notre raid de cet été, qui devait nous faire contourner la mer Noire vers le Caucase, l’Azerbaïdjan et Bakou, la ville mythique qui renaît du pétrole après avoir vécu du caviar, a dû être annulé. Cette destination choisie dès notre retour d’Ilulissat en 2013 est devenue compliquée entre-temps du fait du conflit en Ukraine, jusqu’au coup de grâce donné le mois dernier par les autorités azéries qui nous ont dit avoir des priorités plus importantes que celle de nous accueillir. Mais que les déçus se consolent, nous ne sommes pas les seuls pilotes remorqueurs sur la place, ces derniers sont même assez nombreux à proposer des aventures aériennes majuscules. En voici quelques-unes pour vous faire patienter jusqu’à 2016.
Début mai, Raid Latécoère, qui entretient la mémoire des Lignes Aériennes Latécoère, se propose de vous faire découvrir les escales mythiques que sont Buenos-Aires, Mendoza, Natal, Santiago du Chili et Ushuaia. Cela peut sembler invraisemblable, et pourtant c’est presque facile escorté par Hervé Berardi qui vous fera obtenir une équivalence uruguayenne de votre licence française.
Fin mai, il y a le Grass Cockpit de Philippe Favarel et Jean-Michel Samoyau. Il s’agit d’un challenge VFR à travers la France, dont le nom, qui semble se moquer un peu des passionnés d’avionique moderne, porte parfaitement les concepts que le tandem souhaitait mettre en avant : un événement ludique autour de pistes en herbe, une aviation éco-responsable, un challenge technique ouvert à tous puisque seule compte l’expérience globale de l’équipage engagé. L’idée est tendance, les engagements ont démarré fort, les soutiens aussi. Deux d’entre eux méritent une mention particulière : l’un est un pilote privé, Laurent Ignacel, propriétaire d’un Wassmer 52, qui dirige d’une PME de Mimizan ; l’autre est le pétrolier polonais WARTER Aviation qui ravitaillera gracieusement les avions.
Début juin, le Rallye Aéro France propose une destination vers la Grèce et les îles de la mer Égée.
Fin juin, c’est au tour du Défi 100/24 de mettre en avant la diversité et le maillage des plates-formes aéroportuaires françaises et de favoriser les échanges entre les pilotes civils et militaires. Cette compétition s’adresse à 20 équipages ayant assez d’expérience pour effectuer 100 atterrissages en 24 heures, tout en parcourant la distance la plus courte possible. C’est un défi auquel nous nous sommes attaqués plusieurs fois, en vain hélas. Pour la première fois, une dérogation aux conditions d’expérience, assez élevées, pourra être accordée après un contrôle en vol avec un instructeur FE.
En août, la fédération FFA organisera son Top Fly-In, un rallye ouvert à une trentaine d’équipages issus d’aéro-clubs fédéraux, en alternance avec le HOP ! Tour des jeunes pilotes.
Fin septembre, le Toulouse Saint-Louis s’envolera vers Dakar pour sa 33e édition ; suivi d’une semaine par un autre Raid Latécoère qui prendra la même direction depuis Biscarosse.
N’oublions pas enfin et surtout les classiques sorties d’aéro-club, souvent simples, parfois ambitieuses, mais toujours indispensables aux « jeunes » pilotes car elles leur assureront l’expérience obligatoire pour oser voyager loin et leur permettre de devenir à leur tour l’un de ces indispensables pilotes remorqueurs !